L'impact de l'urgence climatique sur le secteur immobilier
dans Conseils pour les acquéreurs
Le dérèglement climatique et ses effets dévastateurs sont déjà là et vont aller de mal en pis. Les logements ne sont pas épargnés : dévastés ou mis en cause !
Le secteur de l’immobilier ainsi impacté doit intégrer de nouvelles contraintes pour faire face à cet enjeu climatique.
Qu’est-ce que l’urgence climatique change pour les acquéreurs et les vendeurs d’un bien ?
Localisation des biens, le critère stratégique pour limiter le risque de perte
Le dérèglement climatique menace directement la valeur des biens immobiliers.
En effet, certains biens situés près du littoral peuvent être directement détruits par l’érosion ou la montée du niveau de la mer. D’après le cabinet Callendar, entre 2016 et 2021, environ 15 000 transactions concernaient des biens situés en zone inondable. La localisation des biens va devenir progressivement un critère de sélection lors d’un achat.
Les catastrophes naturelles et les prévisions des scientifiques influencent désormais les investisseurs immobiliers. De manière stratégique, les biens seront réévalués en fonction de leur exposition au risque écologique. En effet, les patrimoines immobiliers les plus exposés comme ceux de Deauville, Caen, Le Havre, Arcachon, Bordeaux ou Bayonne devront faire face à certaines difficultés.
Vers une valeur verte : Audit Énergétique Obligatoire pour les biens classés F et G
La loi Climat et Résilience de 2021 pour lutter contre les “passoires thermiques”.
Entraînant une grande déperdition de chaleur, ces logements mal-isolés poussent les occupants à consommer un surplus d’énergies fossiles, et représentent ¼ des émissions de gaz à effet de serre.
Pour contraindre à la rénovation thermique les logements énergivores, les propriétaires bailleurs ne pourront plus augmenter le loyer de leur bien classé E à compter d’août 2022, ne pourront plus le louer dès janvier 2023. Puis en 2028, seront concernés les biens classés F et en 2034 ceux classés E.
Pour vendre leur bien, les propriétaires devront obligatoirement effectuer un audit de performance énergétique (DPE) et un audit énergétique obligatoire de leur bien classé F ou G. En 2034, cinq millions de logements des classes D à G devront être rénovés.
Le diagnostiqueur devra dresser un état des lieux de la consommation d’énergie (chauffage, eau chaude, climatisation) et le taux d’émissions de gaz à effet de serre.
À l’issue de ce diagnostic, il devra proposer des travaux d’amélioration, tels que la réfection des fenêtres, des portes, de l’isolation des murs, du plancher, de la toiture, du mode de chauffage, etc. Ce rapport sera obligatoirement remis à l’acquéreur.
L’impact des risques naturels sur les prix du marché immobilier
Certains logements sont mis en cause dans le réchauffement climatique et d’autres sont dévastés par ses effets. Dans les deux cas, ils subissent une dévalorisation.
D’une part, certains bailleurs dépenseront de lourdes sommes pour rénover et mettre en location leur bien alors que d’autres n’en auront pas les moyens.
Cela pourrait avoir deux conséquences : l’augmentation du prix du loyer pour compenser les dépenses des travaux et une tension plus grande de certaines zones où il y a pénurie de logements.
D’autre part, les acquéreurs vont aller plus naturellement vers des biens neufs ou de classe A, B, C qui intègrent les nouvelles normes énergétiques. Aussi, le Conseil supérieur des notaires estime que les nouvelles lois risquent de baisser fortement les prix des logements anciens jusqu’à moins 20 % pour les classes E, F, G.
Le réchauffement climatique et la transition écologique ont une incidence importante sur les comportements et les attentes des acquéreurs et des vendeurs et redéfinissent sans aucun doute le marché de l’immobilier.